Page:Goblet d’Alviella - Inde et Himalaya.djvu/16

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dans des districts où l’écho des réceptions voisines n’affectait en rien l’économie des usages et des habitudes journalières.

C’est ainsi que je dois au voyage du prince de Galles les impressions les plus éblouissantes de mon séjour ; jamais, en effet, je n’aurais pu voir autrement, dans l’espace de quelques mois, des spectacles aussi extraordinaires que l’assemblée des rajahs, à Bombay ; la procession de la Dent sacrée, à Ceylan ; l’illumination du Gange, à Bénarès ; les fêtes de Jummou, chez le maharajah de Cachemire ! Afais de pareils intermèdes, qu’on dirait autant de pages détachées des Mille et une Nuits, ne peuvent qu’ajouter aux attractions multiples d’un pays combinant, avec l’originalité des types et des mœurs, l’éclat des costumes, la splendeur des monuments, et même les beautés de la nature, — soit qu’on y visite les sombres pagode des royaumes hindous, ou les bazars populeux des villes mogoles, soit qu’on y reçoive une hospitalité fastueuse à la cour des princes indigènes, ou qu’on y erre solitairement à travers les profondes vallées et les pics vertigineux de la chaîne la plus élevée du globe.

Je n’ai pas la prétention de faire ici une nouvelle description de l’Inde, après les nombreux voyageurs qui ont entrepris cette tache avec bien d’autres titres à la confiance du public. Ainsi, il y a quelques années à peine, M. Louis Rousselet