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Page:Godard d’Aucour - Thémidore, 1908.djvu/136

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V

Un jeune homme, fils d’un riche fermier, était amoureux de la fille d’un gentilhomme de son voisinage. Il l’adorait, et elle voyait avec plaisir son adorateur. Le père n’eût pas souffert que sa fille aimât un roturier ; aussi ne lui en fit-on point confidence. La demoiselle croyait tous les cœurs de condition lorsqu’ils pensaient bien ou qu’ils aimaient ; elle souhaitait fort s’unir avec son jeune ami dont, sans doute, elle était sure. Il n’avait aucun titre de noblesse, il ne possédait que ceux de quelques terres très fertiles, et peut-être un fonds de cinquante mille livres ; mais il était écrit sur la porte de son père : En mariage tu ne convoiteras qu’un gentilhomme seulement. Le tempérament l’avait emportée, et elle avait trouvé le moyen, depuis deux ans, de faire rencontrer à des rende