Aller au contenu

Page:Godard d’Aucour - Thémidore, 1908.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à pratiquer ce que, dans tel cas, telles précautions engagent de faire. Le lieu, la position y font beaucoup ; je goutai mille plaisirs ; je ne faisais que les demander, on me les variait, je m’en enivrais et, en me plongeant dans cette douce volupté, je la voyais naitre dans les yeux de celle qui en était la mère. Quel surcroit de satisfaction de jouir d’un fruit défendu et dans un lieu où une chose même permise aurait une pointe particulière ; que je donnai de louanges à la jeune demoiselle ! Qu’elle me donna de contentement ! Nous descendîmes après avoir bien ri de l’aventure du clergé et nous être promis que ce ne serait pas la dernière fois que nous parlerions d’affaires intéressantes. L’histoire de cette paroisse fit beaucoup de bruit dans le canton, on s’en divertit comme il convenait, et depuis on demande aux curés qui sont à semblables fêtes, s’ils y boiront du ratafia.

Pendant huit à dix jours que je restai encore dans le pays, je n’en passai aucun sans m’entretenir avec mon père de cette farce et sans rendre visite à M. des Bercailles ; le bon gentilhomme venait exactement chez nous faire sa cour au vin de Bourgogne en y amenant son héritière à qui je faisais quelque chose de plus ; enfin nous partîmes et, après avoir témoigné à plusieurs reprises à ma jeune maitresse le déplaisir que j’avais de la quitter, lui avoir fait quelques présents, je la laissai peut-être avec l’ébauche d’un petit conseiller qui, dans son temps, pourra être regardé par M. le gentilhomme comme la galanterie de quelque prince du sang ou de quelque monarque.

Me voici à Paris. Revenons à Rozette et à son étude des livres que je lui avais envoyés et du rôle qu’elle devait jouer. Aussitôt que je fus arrivé, j’envoyai chercher