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Page:Godard d’Aucour - Thémidore, 1908.djvu/45

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Ce que je désirais depuis si longtemps, cher marquis, s’est offert de lui-même ; et je n’ai pas fait les avances du hasard. Enfin j’ai possédé la belle Rozette. Voici son portrait : jugez si je sais attraper la ressemblance.

Elle a de l’esprit, du jugement, de l’imagination, et se plait dans l’exercice de ses talents. Faisant tout avec aisance, elle fait faire aux autres tout ce qu’elle veut. Extérieur éveillé, démarche légère, bouche petite, grands yeux, belles dents, grâces sur tout le visage, voilà celle qui a fait mon bonheur : prude par accès, tendre par caractère, dans un moment son caprice vous désespère, dans un autre sa passion vous enivre des idées les plus délicieuses. Rozette entend au mieux le coup d’œil, elle pa