Page:Godard d’Aucour - Thémidore, 1908.djvu/94

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ouvrir, et protesta sur son honneur que la seule personne qui demeurait chez lui était une fille sans scandale, et que même elle passait dans le voisinage pour une dévote. Le commissaire monta indépendamment des attestations de sagesse de monsieur l’hôte de la Providence. La porte de la chambre fut enfoncée dans le moment, ceux qui y étaient ayant tardé à l’ouvrir. On ne vit personne. On fut droit au lit : mais comme la fenêtre se trouva ouverte on se douta que quelqu’un avait pu se sauver par là. Cette idée se trouva confirmée par un bruit que l’on entendit dans les feuilles d’une treille, qui était posée contre la muraille. On s’approche, on voit un homme en bonnet de nuit et en chemise qui se débattait pour se débarrasser du milieu d’une infinité de fagots sur lesquels il était tombé. L’exempt, homme alerte, descend au jardin avec une lumière et, ayant aperçu cette figure en un état très immodeste, cria aux archers de venir voir un buisson où il croissait de plaisants fruits sauvages.

Cependant mon père avait considéré cette fille. Au signalement qu’on lui avait donné de Rozette, il ne l’avait pas reconnue. L’une étant une beauté, et celle-ci, un petit monstre, aux yeux chassieux, au teint jaunâtre et d’un blond hasardé.

La visite de la chambre fut bientôt expédiée. A l’ouverture d’une armoire, on trouva une perruque large et mal peignée, une robe de chambre d’homme percée par les coudes. En même temps un" archer tira de dessous le chevet du lit un haut-de-chausses, duquel, en glissant sans y songer ses mains dans le gousset, il tira une longue discipline. Vous voyez bien, cher marquis, que ce lieu était une école de l’amour, que la belle blonde était écolière :