d’inconséquences et d’erreurs manifestes, tant en fait qu’en droit disons qu’ils ont été, sont et seront, ainsi que l’abjuration susdite, leur exécution et tout ce qui a suivi, nuls, non avenus, sans valeur ni effet
Néanmoins, en tant que besoin, et ainsi que la raison nous le commande, les cassons, anéantissons, annulons et déclarons vides d’effet
Déclarons que ladite Jeanne, et ses parents demandeurs en la cause actuelle, n’ont, à l’occasion de ce procès, contracté ni encouru aucune note ou tache d’infamie les déclarons quittes et purgés de toutes les conséquences de ces mêmes procès les en déclarons, en tant que besoin, entièrement purgés par le présent
Ordonnons que l’exécution et la solennelle publication de notre présente sentence auront lieu sur le champ en cette cité, en deux endroits différents, savoir :
Aujourd’hui même, sur la place Saint-Ouen, à la suite d’une procession générale et d’un sermon public
Demain, sur le Vieux-Marché, au lieu même ou Jeanne a été suffoquée par une flamme cruelle et horrible, avec aussi une prédication générale et une apposition de croix honnête pour la perpétuelle mémoire de la défunte et le salut d’elle et des autres défunts
Déclarons nous réserver de faire ultérieurement exécuter, publier, et pour l’honneur de sa mémoire, signifier avec éclat notre dite sentence dans les cités et autres lieux insignes du royaume, partout où nous le trouverons bon, sous réserves enfin de toutes autres formalités qui pourraient être encore à faire[1] ».
- ↑ Traduction de M. O’Reilly. Les deux procès de condamnation ; les enquêtes et la réhabilitation de Jeanne d’Arc, Paris, Pion, 1868.