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Page:Godwin - Caleb Williams, II (trad. Pichot).djvu/12

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dit-il, sinon un lieu de retraite où il me serait impossible de le découvrir.

— Ne dut-il pas vous sembler extraordinaire qu’il pût espérer une protection réelle de ma part, tandis que vous aviez à tout moment entre vos mains les moyens de me convaincre qu’il en était indigne ?

— Peut-être se flattait-il que je ne ferais pas de démarches contre lui, au moins tant que le lieu de sa retraite me serait inconnu, et que, par conséquent, l’événement de ces démarches serait douteux. Peut-être se fiait-il à son adresse, qui n’est pas à mépriser, pour arranger une histoire plausible, ayant surtout pris soin d’avoir en sa faveur la première impression. Au reste, cette protection de votre part n’était simplement qu’une dernière ressource dans le cas où les autres lui manqueraient. Il paraîtrait n’avoir eu à cet égard d’autre idée, si ce n’est que, ses projets pour se mettre hors de la portée de la justice venant à ne pas lui réussir, il vaudrait mieux pour lui s’être assuré un titre à votre protection que d’être dénué de toute espèce d’appui. »

Quand M. Falkland eut ainsi terminé sa déposition, il appela Robert, un de ses valets, pour confirmer ce qui avait rapport à l’incendie.

Robert déclara qu’il lui était arrivé de passer par la bibliothèque ce jour-là, quelques minutes après que M. Falkland eut été rappelé chez lui par la vue du feu ; qu’il m’y avait trouvé debout, immobile, et avec tous les signes du trouble et de l’effroi ; qu’il avait été si frappé de la figure que je faisais en ce