Page:Godwin - Caleb Williams, II (trad. Pichot).djvu/64

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que celui-ci donnait sur une rue très-peuplée.

Je laissai écouler deux jours depuis le moment où j’eus tout à fait arrêté mon plan ; et puis, dans le milieu de la nuit, je commençai à me mettre à l’exécution. Je trouvai les plus grandes difficultés à venir à bout de la première porte ; mais enfin je surmontai cet obstacle. La seconde était fermée en dedans, ainsi il me fut très-facile d’en repousser les verrous. Mais la serrure, qui en faisait alors la principale sûreté, fermait à double tour, et la clef était ôtée. J’essayai avec mon ciseau de faire jouer le pêne, mais vainement. Alors je me mis à démonter les vis de la serrure ; et dès que je fus parvenu à l’enlever, la porte ne m’opposa plus de résistance.

Jusque-là mes tentatives avaient été suivies du plus heureux succès ; mais tout près de la porte, de l’autre côté, il y avait une loge avec un énorme mâtin, dont je n’avais pas la moindre connaissance. Quoique je prisse les plus grandes précautions en marchant, le chien m’entendit et se mit à aboyer. Je fus bien déconcerté ; mais je tâchai d’adoucir cet animal par des caresses, et je réussis. Je revins alors sur mes pas le long du passage, pour écouter si le bruit du chien n’avait pas réveillé quelqu’un ; résolu, si cela était, de rentrer dans mon cachot, et de tâcher de remettre les choses dans le premier état. Mais tout me parut parfaitement tranquille, ce qui m’encouragea à poursuivre.

J’avais déjà gagné le mur, et j’étais même monté presque à la moitié de sa hauteur, quand j’entendis