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Page:Godwin - Caleb Williams, I (trad. Pichot).djvu/111

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sieur, j’entends quitter à l’instant votre maison, et j’insiste pour que vous ne cherchiez pas à m’en empêcher. ».

En disant cela, elle se leva et s’avança vers la porte, tandis que M. Tyrrel était comme pétrifié de son courage. Cependant, la voyant sur le point d’échapper de ses mains, il revint à lui-même et la retint.

« Qu’est-ce que tout ceci veut donc dire ? Ah ! ah ! petite effrontée, avez-vous cru m’en imposer à force d’impudence ? Asseyez-vous là ; tenez-vous tranquille. Ah ! vous voulez savoir, n’est-ce pas, de quel droit vous êtes ici ? Eh bien ! c’est du droit de possession ; cette maison est à moi, et vous êtes en mon pouvoir ; il n’y a pas ici de Mrs. Jakeman pour vous encourager dans vos sottises ; il n’y a pas non plus de Falkland pour vous servir de champion. Dieu me damne, j’ai déjoué toutes vos ruses, j’ai contre-miné tous vos projets. Croyez-vous que je me laisserai ainsi contrecarrer pour rien au monde ? Quand est-ce que vous avez vu personne résister à mes volontés, sans avoir à s’en repentir ? Et je me laisserais insulter en face par une petite fille ! Oh ! que non : je n’en suis pas encore là… Ah ! je n’ai rien fait pour votre fortune, dites-vous ? Et qui est-ce qui vous a donc élevée ? Qui est-ce qui a pris soin de vous ? Et le vêtement, le logement, qui vous les a fournis ? Eh bien ! je vous en donnerai le mémoire. Est-ce que vous ne savez pas qu’un créancier a le droit d’arrêter son débiteur qui s’enfuit ? Ah ! vous en direz tout ce qu’il vous plaira, mais vous