Page:Godwin - Caleb Williams, I (trad. Pichot).djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que celles qui la frappaient, elle ne pouvait guère mieux percer ce mystère.

« Une sentence ! Comment pourrait-elle devoir à M. Tyrrel ? Une sentence contre une enfant !

— Ce n’est pas à nous qu’il faut faire toutes ces questions-là. Nous n’agissons que d’après des ordres. Tenez, voilà notre titre. Voyez cela.

— Seigneur tout-puissant ! s’écria Mrs. Hammond. Qu’est-ce que cela veut dire ? Il n’est pas possible que ce soit M. Tyrrel qui vous ait envoyé.

— Ma bonne dame, point de mauvais propos. Savez-vous lire ?

— Tout cela est une ruse ! c’est un faux papier ! c’est un détour infâme pour enlever cette jeune demoiselle de mes mains, les seules où elle soit en sûreté. Procédez à vos risques et périls.

— Ne vous inquiétez pas, c’est bien ce que j’entends. Rapportez-vous en à moi, allez, je sais ce que je fais.

— Comment ! vous n’irez pas peut-être l’arracher de son lit ? Je vous dis qu’elle a une fièvre violente ; elle est dans le transport ; ce serait la tuer que de l’ôter d’ici. Vous êtes des huissiers, n’est-ce pas ? Vous n’êtes pas des bourreaux ?

— La loi ne dit rien sur cela. Nous avons ordre de l’amener, malade ou non. Nous ne voulons pas lui faire mal ; il faut seulement que nous fassions notre devoir, voilà tout.

— Qu’est-ce que vous voulez en faire ? où voulez-vous l’emmener ?

— À la prison du comté… Bullock, allez-vous