toute personne un peu connue y fut admise comme auditeur ; la ville entière, qui était une des plus considérables de la province, fut instruite de la nature de l’affaire. Il n’y avait guère de procès revêtu de formes juridiques qui eût excité un intérêt aussi général. Dans les circonstances il était difficile d’en venir à une instruction en forme ; mais il semblait que la partie intéressée et les arbitres n’eussent pas d’autre désir que de donner à cette espèce d’information privée tout l’appareil et toute l’importance d’un procès véritable.
» Les magistrats firent des recherches sur les particularités du fait. M. Falkland, à ce qu’il paraissait, avait quitté la salle d’assemblée immédiatement après son agresseur ; et, quoiqu’il eût été accompagné jusqu’à son auberge par deux ou trois personnes du cercle, il les avait laissées en entrant sous quelque prétexte, et lorsqu’ils s’étaient informés aux garçons de ce qu’il était devenu, il était déjà monté à cheval pour retourner chez lui.
» Par la nature même des circonstances, il ne pouvait y avoir aucun fait à opposer à celui-là. Dès que l’on eut bien établi toutes les preuves, M. Falkland commença sa défense. Il a été fait plusieurs copies de cette défense, et M. Falkland a paru pendant quelque temps avoir envie de la faire imprimer, quoique par la suite il ait changé d’idée. Je possède une de ces copies, et je vais vous la lire. »
En disant ceci M. Collins se leva, et prit un manuscrit qui était dans un tiroir particulier de son secrétaire. En même temps il parut se recueillir en