Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/150

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traversait la pièce de terre, et conduisait directement de la maison de Hawkins au grand chemin. D’accord entre M. Tyrrel et son complaisant tenancier, on ferma ce sentier ou route de traverse, de manière que le pauvre Hawkins se trouva comme prisonnier dans sa propre habitation, et se vit obligé de faire un détour de près d’un mille pour les affaires de son commerce.

Le fils Hawkins, ce jeune homme qui avait été le sujet originaire de la querelle, avait beaucoup de l’énergie de son père, et il se sentait indigné au-delà de toute mesure des différens actes de despotisme qu’il voyait successivement se commettre sous ses yeux. Le ressentiment qu’il en éprouvait était d’autant plus vif, qu’il savait que toutes les traverses essuyées par son père n’avaient d’autre cause que la tendresse que celui-ci lui portait, et qu’en même temps il aurait eu l’air de repousser cette même tendresse en s’offrant de faire cesser le