Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/23

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ment riche. L’intendant de ce seigneur, M. Collins, qui avait occasion de venir de temps en temps chez mon père, me distingua de fort bonne heure, et me prit en amitié ; il fut charmé des progrès qu’il me voyait faire, et parla à son maître de mon activité et de mes dispositions naturelles dans les termes les plus favorables.

Dans l’été de 17... M. Falkland, après une absence de plusieurs mois, vint passer quelque temps à la terre qu’il possédait dans notre province. Ce fut-là l’époque de mes malheurs ; j’avais alors dix-huit ans, mon père venait de mourir ; j’avais perdu ma mère quelques années avant. C’est dans cet état de délaissement que je reçus, à mon grand étonnement, un message de la part de M. Falkland, pour me rendre au château, le lendemain de la mort de mon père.

J’avais bien lu quelques livres, mais je n’avais nulle connaissance pratique