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Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/45

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Il était reçu avec une distinction particulière à Rome, dans la maison du marquis Pisani, qui n’avait qu’une fille, héritière de son immense fortune, et l’objet de l’admiration de toute la jeune noblesse de cette capitale. Lucrèce Pisani était grande, remplie de grâces et de dignité, et extraordinairement belle. Elle ne manquait pas de qualités aimables, mais elle était d’un caractère hautain, sujette à prendre souvent des airs fiers et dédaigneux. Ses charmes, son rang et les hommages qu’elle recevait sans cesse de toutes parts, nourrissaient continuellement son orgueil.

Parmi la foule de ses adorateurs, le comte Malvesi était celui que le père favorisait davantage, et sa fille ne l’écoutait pas avec indifférence. Le comte était un homme distingué par ses talens, d’une grande intégrité et d’une humeur naturellement douce. Mais il aimait trop ardemment pour pouvoir conserver toujours l’affabilité de son caractère. Tous