Aller au contenu

Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 59 )


Peu de momens avant l’ouverture du bal, M. Tyrrel aborda sa belle favorite, et entra en conversation avec elle sur quelque bagatelle, pour remplir le temps, et comme se disposant à lui donner la main pour danser. Il avait pris l’habitude de passer par-dessus la cérémonie ordinaire de demander préalablement cette faveur, comme ne supposant pas possible que personne osât lui disputer sa place, et quand il n’aurait pas eu cette habitude, la formalité lui aurait toujours paru superflue dans la circonstance, parce qu’on connaissait assez la préférence générale qu’il donnait à miss Hardingham.

Pendant qu’il était ainsi engagé dans cette conversation, survint M. Falkland. M. Tyrrel ne le voyait jamais sans aversion. Toutefois M. Falkland se mêla, sans affectation dans la conversation commencée, et la grâce avec laquelle il se présenta alors était telle que la malice la plus infernale en eût été dé-