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Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/128

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cœur est digne du bonheur que mon imagination lui prépare, et je ne puis même me persuader que mes principes et mes sentimens, malgré les infortunes qu’ils m’ont fait éprouver, ne soient pas fondés sur la nature et la vérité.

« Vous me dites que mes lettres vous font souffrir ; je n’essayerai pas de vous dépeindre l’effet que produisent sur moi les vôtres. J’en ai reçu trois ce matin, dont la dernière est datée du 7 de ce mois. Je me garderai bien de vous faire connaître l’émotion qu’elles m’ont causée ; certainement vous avez raison ; nos âmes ne sympathisent pas. J’ai vécu dans un monde idéal et nourri des sentimens que vous ne pouvez sentir ; autrement vous ne me traiteriez pas ainsi. Certainement je ne suis pas, et ne serai