Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/71

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bientôt en une union qui, sans être revêtue des formes usitées, avait à ses yeux toute la force et la sainteté d’un lien conjugal. Quelle qu’ait été sa manière de penser au sujet du mariage tel qu’il se pratique dans les contrées Européennes, où la femme renonçant à son indépendance et à son existence civile, devient la propriété entière de son mari, elle semble par la conduite qu’elle tint à cette époque, avoir agi contradictoirement avec ses raisonnemens. M. Imlay n’était pas à beaucoup près favorisé de la fortune, et les sacrifices continuels que Marie avait faits pour venir au secours de sa famille, avaient épuisé presque toutes ses économies, en sorte que, par des considérations plus généreuses que sages, elle ne voulut pas faire partager à l’homme