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Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/316

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MARGUERITE, attentive.

C’était la voix de mon ami !

(Elle s’élance, les chaînes tombent.)

Où est-il ? Je l’ai entendu m’appeler. Je suis libre ! personne ne peut me retenir, et je veux voler dans ses bras, reposer sur son sein ! Il a appelé Marguerite, il était là, sur le seuil. Au milieu des hurlemens et du tumulte de l’enfer, à travers les grincemens, les ris des démons, j’ai reconnu sa voix si douce, si chérie !

FAUST.

C’est moi-même !

MARGUERITE.

C’est toi ! oh ! redis-le encore !

(Le pressant.)

C’est lui ! c’est lui ! Où sont mes peines ? où sont les angoisses de la prison ? où sont les chaînes ?… C’est bien toi ! tu viens me sauver… Me voilà sauvée ! — La voici la rue où je te vis pour la première fois !