Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/315

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MARGUERITE.

Je suis entièrement en ta puissance ; mais laisse-moi encore allaiter mon enfant. Toute la nuit, je l’ai pressé contre mon cœur ; ils viennent de me le prendre pour m’affliger, et disent maintenant que c’est moi qui l’ai tué. Jamais ma gaîté ne me sera rendue. Ils chantent des chansons sur moi ! c’est méchant de leur part ! Il y a un vieux conte qui finit comme cela. À quoi veulent-ils faire allusion ?

FAUST, se jetant à ses pieds.

Ton amant est à tes pieds, il cherche à détacher tes chaînes douloureuses.

MARGUERITE, s’agenouillant aussi.

Oh ! oui, agenouillons-nous pour invoquer les saints ! Vois, sous ces marches, au seuil de cette porte… c’est là que bouillonne l’enfer ! et l’esprit du mal, avec ses grincemens effroyables… Quel bruit il fait !

FAUST, plus haut.

Marguerite ! Marguerite !