Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/319

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noyé ! il te fut donné comme à moi ! oui, à toi aussi. — C’est donc toi !… Je le crois à peine. Donne-moi ta main. — Non, ce n’est point un rêve. Ta main chérie !… Ah ! mais elle est humide ! essuie-la donc ! il me semble qu’il y a du sang. Oh ! Dieu ! qu’as-tu fait ? Cache cette épée, je t’en conjure !

FAUST.

Laisse-là le passé, qui est passé ! Tu me fais mourir.

MARGUERITE.

Non, tu dois me survivre ! Je vais te décrire les tombeaux que tu auras soin d’élever dès demain ; il faudra donner la meilleure place à ma mère, que mon frère soit tout près d’elle, moi, un peu sur le côté, pas trop loin cependant, et le petit contre mon sein droit. Nul autre ne sera donc auprès de moi ! — Reposer à tes côtés, c’eût été un bonheur bien doux, bien sensible !