Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/44

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qu’un spectacle ! Où te saisir, nature infinie ? Sources de vie, où êtes-vous ? Vous, de qui dépendent le ciel et la terre, vous qui soulagez le sein flétri..... vous coulez sans cesse, vous abreuvez tout ; et moi, je vous implore en vain.

(Il frappe le livre avec dépit, et considère le signe de l’Esprit de la terre.)

Comme ce signe opère différemment sur moi ! Esprit de la terre, tu te rapproches ; déjà je sens mes forces s’accroître ; déjà je pétille comme une liqueur nouvelle : je me sens le courage de me risquer dans le monde, d’en supporter les peines et les prospérités ; de lutter contre l’orage, et de ne point pâlir des craquemens de mon vaisseau. Des nuages s’entassent au-dessus de moi ! — La lune cache sa lumière… la lampe s’éteint ! Elle fume !… Des rayons brûlans me couronnent..... un frisson me saisit..... comme si la voûte tombait sur moi de toute masse ! Je sens que tu t’agites autour