Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dessus des mers, au-dessus des plaines, la grue s’élance vers les lieux de sa naissance.

VAGNER.

J’ai souvent moi-même des momens de caprices : cependant des désirs comme ceux-là ne m’ont jamais tourmenté ; on se lasse aisément des forêts et des prairies ; jamais je n’envierai le vol des oiseaux ; les joies de mon esprit me transportent bien ailleurs, de livre en livre, de feuilles en feuilles ! Que de chaleur et d’agrément cela donne à une nuit d’hiver ! Vous sentez une vie heureuse animer tous vos membres… Ah ! dès que vous déroulez un vénérable parchemin, tout le ciel s’abaisse sur vous !

FAUST.

C’est le seul désir que tu connaisses encore ; quant à l’autre, n’apprends jamais à le connaître. Deux ames, hélas ! se partagent mon sein, et chacune d’elles veut se