Je dois avant tout t’introduire dans une société joyeuse, afin que tu voies comment on peut aisément mener la vie ! Chaque jour est ici pour le peuple une fête nouvelle ; avec peu d’esprit et beaucoup de laisser-aller, chacun d’eux tourne dans son cercle étroit de plaisirs, comme un jeune chat jouant avec sa queue ; tant qu’ils ne se plaignent pas d’un mal de tête, et que l’hôte veut bien leur faire crédit, ils sont contents et sans soucis.
Ceux-là viennent d’un voyage : on voit à leur air étranger qu’ils ne sont pas ici depuis une heure.
Tu as vraiment raison ! honneur à notre Leipzig ! c’est un petit Paris, et cela vous forme joliment son monde.
Pour qui prends-tu ces étrangers ?
Laisse-moi faire un peu : avec une rasade je tirerai les vers du nez à ces marauds comme une dent de lait. Ils me semblent être de noble maison, car ils ont le regard fier et mécontent.
Ce sont des charlatans, je gage !
Peut-être.
Attention ! que je les mystifie !
Les pauvres gens ne soupçonnent jamais le diable, quand même il les tiendrait à la gorge.