Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/109

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MÉPHISTOPHÉLÈS, piquant un trou dans le rebord de la table, à la place où Frosch s’assied.

Procurez-moi un peu de cire pour servir de bouchon.

ALTMAYER.

Ah çà ! voilà de l’escamotage.

MÉPHISTOPHÉLÈS à Brander.

Et vous ?

BRANDER.

Je désirerais du vin de Champagne, et qu’il fût bien mousseux !


Méphistophélès continue de forer, et pendant ce temps quelqu’un a fait des bouchons, et les a enfoncés dans les trous.


BRANDER.

On ne peut pas toujours se passer de l’étranger ; les bonnes choses sont souvent si loin ! Un bon Allemand ne peut souffrir les Français ; mais pourtant il boit leurs vins très volontiers.

SIEBEL, pendant que Méphistophélès s’approche de sa place.

Je dois l’avouer, je n’aime pas l’aigre : donnez-moi un verre de quelque chose de doux.

MÉPHISTOPHÉLÈS, forant.

Aussi vais-je vous faire couler du tokay.

ALTMAYER.

Non, monsieur ; regardez-moi en face ! Je le vois bien, vous nous faites aller.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Eh ! eh ! avec d’aussi nobles convives, ce serait un peu trop risquer. Allons vite ! voilà assez de dit : de quel vin puis-je servir ?

ALTMAYER.

De tous ! et assez causé !


Après que les trous sont forés et bouchés, Méphistophélès se lève.