Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/110

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MÉPHISTOPHÉLÈS, avec des gestes singuliers :

Si des cornes bien élancées
Croissent au front du bouquetin,
Si le cep produit du raisin,
Tables en bois, de trous percées,
Peuvent aussi donner du vin.
C’est un miracle, je vous jure ;
Mais, messieurs, comme vous savez,
Rien d’impossible à la nature !
Débouchez les trous, et buvez !


TOUS, tirant les bouchons et recevant dans leurs verres le vin désiré par chacun.

La belle fontaine qui nous coule là !

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Gardez-vous seulement de rien répandre.

TOUS chantent.

Nous buvons, buvons, buvons,
Comme cinq cents cochons !

Ils se remettent à boire.


MÉPHISTOPHÉLÈS.

Voilà mes coquins lancés, vois comme ils y vont.

FAUST.

J’ai envie de m’en aller.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Encore une minute d’attention, et tu vas voir la bestialité dans toute sa candeur.

SIEBEL boit sans précaution, le vin coule à terre et se change en flamme.

Au secours ! au feu ! au secours ! l’enfer brûle !

MÉPHISTOPHÉLÈS, parlant à la flamme.

Calme-toi, mon élément chéri ! (Aux compagnons.) Pour cette fois, ce n’était rien qu’une goutte de feu du purgatoire.