Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/232

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Au delà du créneau de son cachot
Étend le bras en se désolant.
Mais elle, un dieu la saisit,
Elle, la fugitive,
Et des ruines d’Ilion,
Il la reporta dans ces lieux ;
Dans la vieille maison de son père,
Parée de nouveau pour elle.
Après les innombrables
Délices et tourments
De sa première jeunesse,
Dont elle doit garder la mémoire.


PANTHALIS, coryphée.

Abandonnez maintenant le sentier parsemé de joie et de chants, et tournez vos regards vers les battants de la porte. Que vois-je, mes sœurs ? la reine ne retourne-t-elle pas vers nous à pas redoublés et pleine d’émotion ? Qu’est-ce, grande reine ? Qu’as-tu pu rencontrer d’effrayant dans le portique de la maison, au lieu du salut des tiens ? Tu ne le caches pas, car j’aperçois de l’aversion sur ton front ; une noble colère en lutte avec la surprise.


HÉLÈNE, qui a laissé les battants de la porte ouverts.

La crainte vulgaire ne convient pas à la fille de Jupiter, et la main légère et fugitive de la frayeur ne la touche pas ; mais l’épouvante qui, s’élevant de l’origine des choses, s’élève sous mille formes, comme des nuages brûlants du foyer central de la montagne, ébranle jusqu’à la poitrine du héros.

Ainsi, aujourd’hui, pleins d’horreur, les dieux du Styx m’ont masqué l’entrée de la maison, que volontiers, comme l’hôte renvoyé, je voudrais franchir en m’éloignant. Mais non ! j’ai reculé jusqu’au grand jour, et vous ne me pousserez pas plus loin, puissances, qui que vous soyez. Je songerai à me consacrer ; alors, l’épouse purifiée pourra, comme son époux, saluer le feu du foyer.


LA CORYPHÉE.

Découvre à tes servantes, femme illustre,
À celles qui t’assistent, ce qui est arrivé.