Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/250

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HÉLÈNE.

Où es-tu, pythonisse ? N’importe ton nom, sors de ces nuages, de ce sombre castel ! Et tu allais peut-être pour m’annoncer à ce magnifique seigneur et héros, pour me préparer un bon accueil. Je t’en remercie ; mais conduis-moi promptement vers lui ; je ne désire que la fin de ce labyrinthe ; je ne désire que le repos.

LA CORYPHÉE.

C’est en vain, ô reine ! que tu jettes tes regards à l’entour ; le simple fantôme a disparu ; il est resté peut-être là-bas dans le nuage, au sein duquel nous sommes venues ici, je ne sais comment, promptement et sans faire un pas. Peut-être erre-t-il dans le labyrinthe de ce castel qui s’est formé d’éléments si divers, interrogeant peut-être le seigneur, touchant la salutation auguste que l’on doit au prince. Mais vois donc déjà là-haut se remuer en foule dans les galeries, sur les croisées et sous les portails, en s’entre-choquant, beaucoup de serviteurs ; cela nous annonce un accueil à la fois distingué et favorable.

LE CHŒUR.


Mon cœur s’épanouit ! Oh ! voyez seulement là
Avec quelle retenue et quel pas mesuré
La jeune troupe gracieuse fait mouvoir avec harmonie
Son cortège réglé ; comment, et d’après quel ordre
Semble rangé et formé de si bonne heure
Ce magnifique peuple d’adolescents !
Que dois-je admirer le plus ?
Est-ce la démarche élégante ?
Est-ce la chevelure bouclée autour du front éclatant,
Et les joues rouges comme des pêches,
Couvertes encore d’un velouté si doux ?
Volontiers j’y mordrais ; mais je frissonne en y pensant ;
Car dans une tentation pareille,
La bouche, hélas ! peut se remplir de cendres !
Mais les plus beaux s’approchent de nous.
Que peuvent-ils porter là ?
Des degrés pour le trône,
Un tapis et un siège.
Une draperie à l’entour,
Qui semble une tente.