Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/397

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nous l’appelons ainsi, et d’innombrables voix s’unissent à la nôtre.

Oui, il créa les mondes ; et là-bas, le lion, qui verse de son sein des torrents de lumière. Bélier, Capricorne, Pléiades, Scorpion, Cancer, vous êtes son ouvrage ; voyez la balance s’élever et descendre… le Sagittaire vise, un éclair part.

Il se tourne ; comme ses flèches et son carquois résonnent ! et vous, Gémeaux, de quelle pure lumière vous êtes enflammés ! vos pieds rayonnants se lèvent pour une marche triomphante. Le poisson joue et vomit des feux éclatants.

La rose jette un rayon de feu du centre de sa couronne ; l’aigle au regard flamboyant plane au milieu de ses compagnons soumis ; le cygne nage, orgueilleux, le col arrondi et les ailes au vent.

Qui t’a donné cette mélodie, ô lyre ? qui donc a tendu tes cordes dorées et sonores ? Tu te fais entendre, et les planètes s’arrêtent dans leur danse circulaire, viennent en roulant sur leurs orbites la continuer autour de toi.

Voici la Vierge ailée en robe de fête, les mains pleines d’épis et de pampres joyeux. Voici le Verseau d’où se précipitent des flots de lumière ; mais Orion contemple la ceinture et non le Verseau.

Ô ! si la main de Dieu te répandait sur l’autel, vase céleste ! toute la Création volerait en éclats, le cœur du Lion se briserait auprès de l’urne desséchée, la lyre ne rendrait plus que des accents de mort, et la couronne tomberait flétrie.

Dieu a créé des signes dans les cieux, il fit la lune plus près de notre poussière. Paisible compagne de la nuit, son doux éclat répand sur nous la sérénité ; elle revient veiller toujours sur le front de ceux qui sommeillent.

Je glorifie le Seigneur, celui qui ordonna à la nuit sainte du sommeil et de la mort d’avoir des voiles et des flambeaux. Terre, tombeau toujours ouvert pour nous, comme Dieu t’a parée de fleurs !

Lorsque Dieu se lèvera pour juger, il remuera le tom-