Page:Goethe - Épigrammes, 1889, trad. Schropp.djvu/15

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hélas ! je n’y retrouve plus Faustine ; ce n’est plus l’Italie que je laissai avec douleur.


V

Je reposai, étendu dans la gondole, et je passai entre les navires qui, pour la plupart chargés de marchandises, sont ancrés dans le grand canal. Tu trouves là toutes sortes de denrées pour les différents besoins : du blé, du vin, des légumes, des bûches, tout aussi bien que de légers fagots. Nous filions, rapides comme une flèche ; une branche égarée de laurier me cingla vivement les joues. Je m’écriai : — « Daphné ! veux-tu me blesser ?… J’attendais plutôt une récompense. » La nymphe murmura en souriant : — « Les poètes ne pèchent pas gravement : légère est la punition. — En avant ! »