Page:Goethe - Épigrammes, 1889, trad. Schropp.djvu/14

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ses duperies. Si je tente de leur échapper, c’est le maître de poste qui me saisit ; les postillons ordonnent et la douane ensuite. — « Je ne te comprends pas ; tu te contredis ; tu semblais reposer divinement, comblé de bonheur, comme Renaud. » Ah ! je me comprends bien : mon corps voyage, mais mon esprit repose toujours sur le sein de la bien-aimée.


IV

Voici l’Italie que j’ai quittée. Toujours les routes y sont couvertes de poussière ; toujours, quoi qu’il fasse, l’étranger s’y trouve dupé. Vainement tu chercherais à tous les coins la probité allemande ; la vie et le mouvement sont ici, mais point d’ordre et de discipline : chacun n’a souci que de soi, se méfie d’autrui, est vaniteux, et les maîtres de l’État ne songent aussi qu’à eux-mêmes. Le pays est beau ; mais,