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Page:Goethe - Épigrammes, 1889, trad. Schropp.djvu/29

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XXXV

Parmi les princes de l’Allemagne, le mien, il est vrai, est petit ; rétréci et sans dimension est son territoire ; restreinte est sa puissance. Que chacun, cependant, emploie comme lui ses forces au dedans aussi bien qu’au dehors, et ce serait une fête d’être Allemand avec les Allemands. Mais que loues-tu celui que célèbrent ses faits et ses œuvres ? — Peut-être ton admiration semblera-t-elle intéressée ; car il m’a donné ce que les grands accordent rarement : bienveillance, loisirs, confiance, champs, jardin et maison. Je n’ai personne autre à remercier que lui, et j’avais besoin de beaucoup de choses, moi qui, comme poète, m’entends mal au gain. L’Europe m’a loué, mais que m’a donné l’Europe ? — Rien ! J’ai payé, — combien cher ! — mes poésies. L’Allemagne m’a imité et la France a pris plaisir à me lire. Tu as accueilli