Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE DEUXIÈME


L’Olympe.


JUPITER, MERCURE.
MERCURE.

Horreur !… Ô Jupiter, mon père !… Trahison ! Minerve, ta fille, assiste le rebelle ; elle lui a ouvert la source de la vie ; elle a animé, autour de lui, sa cour d’argile, son monde de limon. Pareils à nous, ils se meuvent tous et agissent, et se livrent à la joie autour de lui, comme nous autour de toi. Oh ! ta foudre, Jupiter !

JUPITER.

Ils sont et ils seront et ils doivent être ! Tout ce qui existe sous le vaste ciel, sur la terre infinie, est soumis à mon empire. Cette race de vermisseaux accroît le nombre de mes sujets. Heureux, s’ils obéissent à ma direction paternelle ; malheureux, s’ils résistent à mon bras souverain !

MERCURE.

Père universel, bonté suprême, qui pardonnes leurs crimes aux malfaiteurs ; à toi l’amour et la louange de toute la terre et du ciel ! Ô mon père, daigne m’envoyer, afin que je t’annonce à ce malheureux peuple né de la terre, que je lui annonce ta bonté, ta puissance.

JUPITER.

Pas encore ! Dans les jeunes transports de sa vie naissante, leur âme se croit égale aux dieux. Ils ne t’écouteront pas avant qu’ils aient besoin de toi. Abandonne-les à leur vie.

MERCURE.

Aussi sage que bon !