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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/115

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un marché, et reviendrais à la maison et te jetterais les doublons dans ton tablier ! Compte cela, te dirais-je alors, et le garde. A présent, quand je rentre à la maison, il me faut mettre mon argent dans l’armoire, et je ne sais pour qui.



Bjetely.

Combien y a-t-il encore d’ici à Pâques ?

JÉRY.

Pas bien longtemps, si vous me donnez de l’espoir.

BjETELY.

Dieu m’en préserve ! C’était seulement pour dire.

JÉRY.

Tu seras cause d’un grand malheur. Tu m’as déjà souvent troublé la cervelle, au point que, pour te braver, j’en voulais prendre une autre. Et, quand je l’aurais, et que j’en serais bientôt las, et verrais toujours et toujours que ce n’est pas Baetely, je serais pour toujours misérable.

BiETELY.

Il te faut en prendre une belle, qui soit riche et bonne : de celles-là on n’en est jamais dégoûté.

JÉRY.

C’est toi que j’ai désirée et non une plus riche et meilleure.

Je t’épargne mes plaintes, Cependant il me faut dire, Toujours dire : A toi ma vie, A toi seule elle sera.

Ne veux-tu pas m’aimer aussi ?

Veux-tu m’affliger toujours ?

Dans mon cœur tu es à moi : Toujours, toujours je suis à toi.

Bjetely.

Tu sais de bien jolies chansons, Jéry, et tu les chantes fort bien. N’est-ce pas, tu m’en apprendras une demi-douzaine ? Je suis lasse de mes vieilles. Adieu ! J’ai encore beaucoup à faire ce matin. Le père m’appelle. (Elle s en va.)

JÉRY.

Va !

Méprise L’amour fidèle ! Le repentir