Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/129

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qui, dans Vintervalle, accompagné de BseUly, s’est approché de la table, sur le devant de la scène, et s’est assis. Laisse-moi, laisse-moi !

BJETELY.

Je te laisserais, toi qui a pris si fidèlement ma défense !

JÉRY.

Ah ! je ne puis encore m’en remettre : je combats pour toi et je suis vaincu ! Laisse-moi, laisse-moi !

B.ETELY.

Non, Jéry, tu m’as vengée ; même en succombant, tu es vainqueur : regarde, il emmène son troupeau ; il met fin à ce désordre.

JÉRY.

Et il n’en est pas puni ! Il se promène insolemment, se vantant de ce qu’il a fait, et il ne payera pas le dommage ! Je meurs de honte.

Bietely.

Tu es pourtant le plus fort de tout le canton. Les voisins euxmêmes disent comme tu es brave. Cette fois, c’est un accident : tu as heurté contre quelque chose. Sois tranquille, console-toi. Regarde-moi. Dis-moi vrai, es-tu blessé ?

JÉRY.

Ma main droite est foulée. Ça ne sera rien ; ce sera bientôt guéri.

B.ETELY.

Laisse-moi la tirer ! Ça te fait-il mal ?… Encore une fois ! Oui, voilà qui est fait. Ça ira mieux.

Jéry ! Je ne suis pas digne de tes soins.

B.STELY.

C’est pour moi que tu souffres. Je n’ai pourtant pas mérité que tu prisses ma défense si chaudement.

JÉRY.

N’en parle pas !

BjETELY.

Si modeste !… Certainement je ne l’ai pas mérité de toi. Vois donc, ta. main est meurtrie, et tu n’en dis rien.

JÉRY.

Laisse donc : c’est une bagatelle.



Bjetely.