Prends ce mouchoir, ou tu seras couvert de sang.
JÉRY.
Cela guérit de soi-même ; cela guérit bientôt.
Bjetely.
Non, non ; je veux tout de suite, te préparer une compresse. Le vin chaud est bon et salutaire. Attends, attends un peu ; je reviens à l’instant. (Elle entre dans la cabane.)
Jéry, seul.
Enfin, enfin j’ose espérer ; .Oui, le ciel s’ouvre devant moi. Tout à coup Se glisse au fond de la nébuleuse vallée Un rayon de soleil souhaité.
Ouvrez-vous toujours plus, nuages ! Ciel, deviens tout à fait serein ! Amour, fais cesser mon tourment !
Thomas. Il arrive par le côté et il observe. Écoute, Jéry !
JÉRY.
Quelle voix ! Impudent ! Oses-tu bien te montrer ?
THOMAS.
Paix ! paix ! Point de colère ! Point d’emportement ! Écoute seulement deux mots que j’ai à te dire.
JÉRY.
Tu sentiras ma vengeance, dès qu’une fois je serai guéri.
THOMAS.
Ne perdons pas le temps à babiller. Écoute-moi, c’est pressant,
JÉRY.
Éloigne-toi de mes yeux ! Tu me fais horreur !
THOMAS.
Si tu perds cette occasion, elle est pour jamais perdue. Reconnais ton bonheur, un bonheur que je te procure. Sa rigueur disparaît ; elle est reconnaissante ; elle sent ce qu’elle te doit.
JÉRY.
Tu veux me faire la leçon ? Fou, malhonnête !
THOMAS.
Insulte-moi, pourvu que tu veuilles m’écouter. Bref, je lui ai