Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/145

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GEORGE.

Ah ! monseigneur !

GŒTZ.

Que veux-tu ?

GEORGE.

N’oserai-je vous suivre ?

GŒTZ.

Une autre fois, George ; lorsque nous prendrons des marchands, et que nous enlèverons des voitures.

GEORGE.

Une autre fois ! Vous l’avez déjà dit souvent. Oh ! cette fois ! cette fois ! Je ne ferai que courir par derrière, que guetter à l’écart ; je vous rapporterai les flèches perdues.

GŒTZ.

La prochaine fois, George. Il te faut d’abord un pourpoint, un casque et une pique.

GEORGE.

Prenez-moi avec vous. Si j’y avais été la dernière fois, vous n’auriez pas perdu votre arbalète.

GŒTZ.

Tu sais cela ?

GEORGE.

Vous l’avez jetée à la tête de l’ennemi, et un des fantassins l’a ramassée. Elle fut perdue ! N’est-ce pas que je le sais ?

GŒTZ.

Mes gens t’ont raconté cela ?

GEORGE.

Je crois bien ! En récompense, je leur siffle toute sorte d’airs, quand nous étrillons les chevaux, et je leur apprends mille joyeuses chansonnettes.

GŒTZ.

Tu es un brave garçon.

GEORGE.

Prenez-moi avec vous, que je puisse le montrer !

GŒTZ.

La première fois, sur ma parole. Sans armes, comme te voilà, tu ne peux combattre. Les temps futurs auront aussi besoin d’hommes. Je te le dis, mon enfant, un temps viendra où