C’est donc nécessaire que mon père sorte à cheval, puisque c’est si dangereux ?
C’est comme cela son bon plaisir.
Oui, c’est nécessaire, mon cher enfant.
Pourquoi ?
Te souviens-tu encore comme il sortit la dernière fois, lorsqu’il t’apporta un petit pain blanc ?
M’en apportera-t-il encore ?
Je le pense. Vois-tu, il y avait un tailleur de Stuttgart, qui était fort habile à tirer de l’arc, et qui avait gagné à Cologne le prix du tir.
Était-ce beaucoup ?
Cent écus. Et ensuite ils ne voulurent pas le lui donner.
N’est-ce pas, Charles, que c’est vilain ?
Vilaines gens !
Alors le tailleur vint trouver ton père, et le pria de l’aider à obtenir son argent. Et ton père sortit à cheval, et enleva à ceux de Cologne une couple de marchands, et les tourmenta jusqu’à ce qu’ils eussent donné l’argent. Ne serais-tu pas aussi sorti à cheval ?
Non ! il faut passer par une sombre, sombre forêt : il y a des bohémiens et des sorcières.
Voilà un courageux garçon ! Il a peur des sorcières !
Tu feras mieux, Charles, de vivre un jour dans ton château