Il te faut toujours quelque chose à part… Weislingen, je reviens à l’instant. Il faut pourtant que je salue ma femme. Viens avec moi, Charles.
Qui est cet homme ?
Dis-lui bonjour. Prie-le d’être gai.
Tiens ! touche là ! Sois gai : le dîner est bientôt prêt.
Heureux enfant, qui ne connaît de malheur que si la soupe se fait longtemps attendre ! Que Dieu vous donne beaucoup de joie en cet enfant, Berlichingen !
Où l’on voit beaucoup de lumière il y a plus d’ombre… Cependant ce serait mon bonheur. Nous verrons ce qui arrivera.
Oh ! si je m’éveillais, et que tout cela fût un songe !… Au pouvoir de Berlichingen, dont je m’étais à peine délivré ! dont j’évitais la pensée comme le feu ! que j’espérais de vaincre ! Et lui… l’ancien, le fidèle Gœtz ! Grand Dieu, comment, comment tout cela finira-t-il ? Adelbert, te voilà ramené dans cette salle, où notre enfance se livrait à ses jeux ; quand tu l’aimais, quand tu lui étais attaché comme à ton âme ! Qui peut l’approcher et le haïr ? Hélas ! je ne suis absolument rien ici ! Vous êtes passés, heureux temps, où le vieux Berlichingen était là, assis près de la cheminée, où nous prenions nos ébats autour de lui, et nous aimions comme des anges ! Combien l’évêque et mes amis vont être en peine ! Je le sais, tout le pays prendra part à mon malheur. Qu’importe ? Peuvent-ils me donner ce que je désire ?
En attendant que le dîner soit prêt, nous boirons un coup. Venez, prenez place ; faites comme si vous étiez chez vous. Songez que vous êtes encore une fois chez Gœtz. Il y a longtemps que nous n’avons été assis à la même table ; longtemps