Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/166

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OLÉARIUS.

Il y a beaucoup de Hessois.

L’ABBÉ.

Il s’appelle… il est… Aucun de vous ne le sait-il ? Sa mère était une de… Oh ! son père était borgne… et maréchal.

LIEBETRAUT.

De Wildenholz ?

L’ABBÉ.

Justement… de Wildenholz !

OLÉARIUS.

Je le connais bien. Un jeune homme de grand talent. On le vante surtout pour sa force dans la dispute.

L’ABBÉ.

Il tient cela de sa mère.

LIEBETRAUT.

Mais c’est de quoi son mari ne voulut jamais la vanter.

L’ÉVÊQUE.

Comment disiez-vous que s’appelait l’empereur qui a rédigé votre Corpus juris ?

OLÉARIUS.

Justinien.

L’ÉVÊQUE.

Excellent prince ! Qu’il vive !

OLÉARIUS.

À sa mémoire ! (Ils boivent.)

L’ABBÉ.

Ce doit être un beau livre.

OLÉARIUS.

On pourrait l’appeler le livre des livres : un recueil de toutes les lois, pour chaque cas la décision prête ; et ce qui serait encore défectueux ou obscur est complété par les gloses dont les plus savants hommes ont orné cet excellent ouvrage.

L’ABBÉ.

Un recueil de toutes les lois ! Peste ! On y trouve donc aussi les dix commandements ?

OLÉARIUS.

Implicite, oui, mais non explicite.