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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/177

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gen. Il m’a dit pour vous mille choses… que j’ai oubliées. C’était un long sermon sur ce texte : Je ne puis me passer de Weislingen.

WEISLINGEN.

Il faudra qu’il apprenne à s’en passer.

FRANZ.

Comment l’entendez-vous ? Il m’a dit : « Fais qu’il se hâte ; tout le monde l’attend. »

WEISLINGEN.

On peut attendre. Je n’irai pas à la cour.

FRANZ.

Vous n’irez pas, monseigneur ! D’où vous vient cette idée ? Si vous saviez ce que je sais ! si vous pouviez seulement rêver ce que j’ai vu !

WEISLINGEN.

Que t’arrive-t-il ?

FRANZ.

Le simple souvenir me met hors de moi. Bamberg n’est plus Bamberg ; un ange, sous la figure d’une femme, en fait le parvis du ciel.

WEISLINGEN.

Rien de plus ?

FRANZ.

Je veux être un moine, si vous la voyez sans être hors de vous.

WEISLINGEN.

Qui donc ?

FRANZ.

Adélaïde de Walldorf.

WEISLINGEN.

Elle ! J’ai beaucoup entendu parler de sa beauté.

FRANZ.

Entendu ? C’est absolument comme si vous disiez : « J’ai vu de la musique. » Comment la parole pourrait-elle exprimer un trait de ses perfections, puisque l’œil même ne se suffit pas en sa présence ?

WEISLINGEN.

Tu n’es pas dans ton bon sens.