Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/184

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SELBITZ.

Ils ont une vieille rancune contre vous.

GŒTZ.

Et moi contre eux : je suis charmé qu’ils aient commencé.

SELBITZ.

Les villes impériales et les prêtres sont ligués de tout temps.

GŒTZ.

Ils ont leurs motifs.

SELBITZ.

Il nous faut la leur donner chaude.

GŒTZ.

Je comptais sur vous. Plût à Dieu que le bourgmestre de Nuremberg, avec sa chaîne d’or autour du cou, tombât dans nos filets ! Avec tout son esprit, il aurait de quoi s’étonner.

SELBITZ.

J’apprends que Weislingen est de nouveau dans votre parti : se joindra-t-il à nous ?

GŒTZ.

Pas encore ; il a ses raisons pour n’oser pas de sitôt nous secourir ouvertement ; mais il suffit, pour le moment, qu’il ne soit pas contre nous. Le prêtre est sans lui comme la chasuble sans le prêtre.

SELBITZ.

Quand nous mettrons-nous en campagne ?

GŒTZ.

Demain ou après-demain. Il passera bientôt des marchands de Bamberg et de Nuremberg, venant de la foire de Francfort. Nous ferons une bonne prise.

SELBITZ.

Dieu le veuille ! (Ils sortent.)

Bamberg. La chambre d’Adélaïde.

ADÉLAÏDE, UNE FILLE D’HONNEUR.
ADÉLAÏDE.

Il est là, dis-tu ? J’ai peine à le croire.

LA FILLE D’HONNEUR.

Si je ne l’avais vu moi-même, je dirais que j’en doute.