Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Bamberg.

L’ÉVÊQUE, WEISLINGEN.
L’ÉVÊQUE.

Tu ne veux pas te laisser retenir plus longtemps ?

WEISLINGEN.

Vous ne demanderez pas que je viole mon serment.

L’ÉVÊQUE.

J’aurais pu demander que tu ne le prêtasses pas. Quel esprit te guidait ? Ne pouvais-je te délivrer sans cela ? Ai-je si peu de crédit à la cour impériale ?

WEISLINGEN.

C’est fait : pardonnez-moi, si vous pouvez.

L’ÉVÊQUE.

Je ne puis comprendre ce qui t’obligeait le moins du monde de faire ce pas. Renoncer à moi ! N’y avait-il pas cent autres conditions pour ta délivrance ? Ne tenons-nous pas son vassal ? N’aurais-je pas assez donné d’argent, et ne l’aurais-je pas derechef apaisé ? Nos projets contre lui et ses compagnons auraient suivi leur cours… Ah ! je ne songe pas que je parle à son ami, qui travaille maintenant contre moi, et qui peut aisément détruire l’effet des mines qu’il a lui-même creusées.

WEISLINGEN.

Monseigneur !

L’ÉVÊQUE.

Et pourtant… lorsque je revois ton visage, que j’entends ta voix… c’est impossible, impossible !

WEISLINGEN.

Adieu, monseigneur.

L’ÉVÊQUE.

Je te donne ma bénédiction. Autrefois, quand tu partais, je te disais : « Au revoir. » À présent !… puissions-nous ne nous revoir jamais !

WEISLINGEN.

Les choses peuvent beaucoup changer.

L’ÉVÊQUE.

Peut-être te reverrai-je une fois, comme ennemi, devant