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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/194

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FRANZ.

Pour quelle heure monseigneur commande-t-il les chevaux ?

WEISLINGEN.

Il est trop tard ! Nous restons ici.

FRANZ.

Dieu soit loué ! (Il sort.)

WEISLINGEN.

Tu restes ! Sois sur tes gardes : la tentation est grande. Mon cheval s’est effrayé, comme je voulais franchir la porte du château : mon bon génie se plaçait devant lui ; il connaissait les dangers qui m’attendaient ici… Mais ces nombreuses affaires de l’évêque, que je laissais inachevées, n’est-il pas juste au moins de les mettre en ordre, afin qu’un successeur puisse les reprendre où je les ai laissées ? Je puis faire tout cela sans offenser Berlichingen et notre alliance. Car ils ne doivent pas me retenir ici… Il vaudrait mieux cependant n’être pas venu. Mais je partirai demain… ou après-demain. (Il sort.)

Forêt de Spessart.

GŒTZ, SELBITZ, GEORGE.
SELBITZ.

Vous le voyez, il en est allé comme j’ai dit.

GŒTZ.

Non ! non ! non !

GEORGE.

Croyez que je vous fais un rapport véritable. J’ai fait comme vous l’avez ordonné : j’ai pris le sarrau du Bambergeois et son sauf-conduit, et, pour gagner du moins de quoi boire et manger, j’ai escorté jusqu’à Bamberg des paysans de Reineck.

SELBITZ.

Sous ton déguisement ? Cela aurait pu mal tourner pour toi.

GEORGE.

C’est aussi à quoi je songe après coup. Un cavalier qui réfléchit d’avance à ces choses-là ne fera pas beaucoup de chemin. J’arrivai à Bamberg, et tout de suite j’entendis raconter dans l’auberge, que Weislingen et l’évêque étaient réconciliés, et qu’on