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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/199

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ADÉLAÏDE.

Vous irez ?

WEISLINGEN.

Si je pouvais emporter une espérance ! (Il lui baise la main.)

ADÉLAÏDE.

Oh ! les incrédules ! Toujours des gages et des miracles ! Va, Weislingen, et achève l’ouvrage. L’intérêt de l’évêque, le tien, le mien, sont tellement entremêlés, que, même par simple politique…

WEISLINGEN.

Tu railles peut-être.

ADÉLAÏDE.

Je ne raille point. Mes biens sont dans les mains de ce duc orgueilleux ; Gœtz ne laissera pas longtemps les tiens sans insulte ; et, si nous ne restons pas ligués comme nos ennemis, si nous ne mettons pas l’empereur de notre côté, nous sommes perdus.

WEISLINGEN.

Je suis sans inquiétude. La plus grande partie des princes pensent comme nous. L’empereur demande des secours contre les Turcs, et, en échange, il est juste qu’il nous soutienne à son tour. Quelle joie pour moi d’arracher tes biens à d’insolents ennemis, de mettre sur l’oreiller ces têtes turbulentes de Souabe, d’assurer le repos de l’évêché, de nous tous, et puis ?…

ADÉLAÏDE.

Un jour amène l’autre, et l’avenir est dans les mains de la destinée.

WEISLINGEN.

Mais il faut vouloir.

ADÉLAÏDE.

Eh bien, nous voulons.

WEISLINGEN.

Certainement ?

ADÉLAÏDE.

Eh oui ! Partez !

WEISLINGEN.

Enchanteresse !