Ne me crois-tu pas en état de chasser l’ombre d’un misérable ? Allons auprès d’elle. (Ils sortent.)
Le camp de l’armée impériale d’exécution.
Avançons prudemment, et ménageons nos gens le plus possible. Nous avons d’ailleurs l’ordre précis de le réduire à l’extrémité et de le prendre vivant. Ce sera difficile. En effet, qui osera s’attaquer à lui ?
Sans doute ! Et il se défendra comme un sanglier. En somme, il ne nous a fait de sa vie aucun tort, et chacun se refusera à risquer, dans cette entreprise, bras et jambes pour l’empereur et l’Empire.
Ce serait une honte, si nous ne le prenions pas. Si seulement je le tiens une fois par son pourpoint, il n’échappera plus.
N’allez pourtant pas le prendre avec les dents : il pourrait vous emporter les mâchoires. Bon jeune homme, de pareils personnages ne s’empoignent pas comme un voleur fugitif.
Nous verrons !
Il doit avoir notre lettre à présent. Plus de lenteurs : envoyons une troupe pour l’observer.
Laissez-moi la conduire.
Vous ne connaissez pas la contrée.
Un de mes gens est un enfant du pays.
Soit, je le veux bien. (Ils s’éloignent.)