Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/207

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

SICKINGEN.

Ne me crois-tu pas en état de chasser l’ombre d’un misérable ? Allons auprès d’elle. (Ils sortent.)

Le camp de l’armée impériale d’exécution.

UN CAPITAINE, OFFICIERS.
LE CAPITAINE.

Avançons prudemment, et ménageons nos gens le plus possible. Nous avons d’ailleurs l’ordre précis de le réduire à l’extrémité et de le prendre vivant. Ce sera difficile. En effet, qui osera s’attaquer à lui ?

PREMIER OFFICIER.

Sans doute ! Et il se défendra comme un sanglier. En somme, il ne nous a fait de sa vie aucun tort, et chacun se refusera à risquer, dans cette entreprise, bras et jambes pour l’empereur et l’Empire.

DEUXIÈME OFFICIER.

Ce serait une honte, si nous ne le prenions pas. Si seulement je le tiens une fois par son pourpoint, il n’échappera plus.

PREMIER OFFICIER.

N’allez pourtant pas le prendre avec les dents : il pourrait vous emporter les mâchoires. Bon jeune homme, de pareils personnages ne s’empoignent pas comme un voleur fugitif.

DEUXIÈME OFFICIER.

Nous verrons !

LE CAPITAINE.

Il doit avoir notre lettre à présent. Plus de lenteurs : envoyons une troupe pour l’observer.

DEUXIÈME OFFICIER.

Laissez-moi la conduire.

LE CAPITAINE.

Vous ne connaissez pas la contrée.

DEUXIÈME OFFICIER.

Un de mes gens est un enfant du pays.

LE CAPITAINE.

Soit, je le veux bien. (Ils s’éloignent.)