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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/22

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Et cette vivacité avec laquelle je l’honore….

ÉGLÉ.

Serait un bien plus grand bonheur, si elle était moins grande. Vous seriez plus tranquilles, et ta peine et la sienne….

ÉRIDON.

Pardonne-moi cette fois encore : je serai plus sage.

AMINE.

Va, mon ami, me cueillir un bouquet ! S’il est de ta main, comme il va bien me parer !

ÉRIDON.

Tu as déjà la rose !

AMINE.

Son cher Lamon me l’a donnée. Elle me sied bien.

ÉRIDON, avec dépit.

Fort bien !

AMINE.

Cependant, mon ami, je te la donne, afin que tu ne sois pas fâché.

ÉRIDON, acceptant la rose, et baisant la main d’Amine.

Je vais apporter des fleurs. (Il s’éloigne.)

SCÈNE IV.

AMINE, ÉGLÉ, puis LAMON.
ÉGLÉ.

Bon cœur ! Pauvre enfant ! Tu ne réussiras pas comme cela ! Ses fières exigences s’accroissent à mesure que tu lui donnes davantage. Prends garde, il finira par te prendre tout ce que tu aimes.

AMINE.

Qu’il me reste seulement ! C’est la seule chose qui m’inquiète.

ÉGLÉ.

Que c’est beau ! On voit bien que tu n’aimes pas depuis fort longtemps. Au commencement les choses vont ainsi : a-t-on donné son cœur, on ne pense à rien, si l’on ne pense pas à son amant.