Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/222

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réserve à faire avancer. Je veux vous régaler, mes amis. Un verre de vin fait plaisir après une pareille rencontre.

Le camp.

LE CAPITAINE, CAVALIERS.

Je voudrais vous égorger tous de ma main ! Pourquoi s’enfuir ? Il ne lui restait pas une poignée de monde. Fuir devant un seul homme ! Personne ne le croira que ceux qui se plairont à rire de nous. Allez courir les environs, vous, et vous, et vous. Si vous trouvez de nos cavaliers dispersés, ramenez-les ou tuez-les. Nous devons réparer ces brèches, quand il faudrait y briser nos épées.

Jaxthausen.

GŒTZ, LERSE, GEORGE.
GŒTZ.

Nous n’avons pas un instant à perdre. Pauvres garçons, je ne puis vous donner aucun repos. Faites vite la chasse aux environs, et tâchez de relancer encore des cavaliers. Donnez-leur à tous rendez-vous à Weilern : c’est là qu’ils seront le plus en sûreté. Si nous tardons, ils marcheront droit à mon château. (Lerse et George s’en vont.) Il faut que j’envoie quelqu’un à la découverte. Cela commence à s’échauffer, et si c’étaient seulement de braves compagnons !… mais ce n’est qu’un ramassis. (Il sort.)


SICKINGEN, MARIE.
MARIE.

Je vous en prie, cher Sickingen, ne vous éloignez pas de mon frère. Ses cavaliers, ceux de Selbitz, les vôtres, sont dispersés, Il est seul ; on a rapporté Selbitz blessé dans son château, et je crains tout.

SICKINGEN.

Soyez tranquille, je ne partirai pas. (Entre Gœtz.)

GŒTZ.

Venez à l’église : le prêtre attend. Je veux que dans un quart d’heure vous soyez unis.