Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/227

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GŒTZ, à part lui.

Une corde autour de ton cou ! (Le trompette continue à parler.)

GŒTZ.

Coupable de lèse-majesté !… C’est un prêtre qui a rédigé la sommation. (Le trompette achève.)

GŒTZ.

Il répond : Me rendre ! à discrétion ! À qui parlez-vous ? Suis-je un brigand ? Dis à ton capitaine que je garde, comme toujours, à Sa Majesté impériale le respect que je lui dois. Pour lui-même, dis-lui qu’il peut me… (Il ferme violemment la fenêtre.)

Siége. La cuisine.

ÉLISABETH, GŒTZ.
GŒTZ.

Tu as bien de la besogne, pauvre femme.

ÉLISABETH.

Je voudrais en avoir longtemps. Nous aurons de la peine à tenir.

GŒTZ.

Nous n’avons pas eu le temps de nous approvisionner.

ÉLISABETH.

Et tout ce monde que vous avez nourri depuis quelque temps ! Le vin commence aussi à manquer.

GŒTZ.

Si seulement nous tenons jusqu’à ce qu’ils proposent une capitulation ! Nous leur faisons bien du mal. Ils tirent tout le jour, et blessent nos murailles et brisent nos vitraux. Lerse est un brave garçon ; il circule avec son arquebuse : si quelqu’un se risque de trop près, paf ! il est à bas !

LE SOLDAT.

Du charbon, madame !

GŒTZ.

Qu’y a-t-il ?

LE SOLDAT.

Nous n’avons plus de balles ; nous voulons en fondre de nouvelles.