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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/228

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GŒTZ.

Où en est la poudre ?

UN SOLDAT.

Il en reste passablement. Nous ménageons nos coups.

Une salle.

LERSE, tenant un moule à balles, UN SOLDAT, portant du charbon.
LERSE.

Posez-le ici, et voyez où vous trouverez du plomb dans la maison. En attendant, je veux m’emparer de ceci. (Il enlève une fenêtre et en casse les vitres.) Tout secours vaut son prix. Ainsi va le monde : nul ne sait ce que les choses peuvent devenir. Le vitrier qui posa ce vitrage ne songeait certainement pas que le plomb pourrait causer à quelqu’un de ses petits-fils un affreux mal de tête ! Et, quand mon père m’engendra, il ne songeait pas quel oiseau du ciel ou quel ver de terre me mangerait. (George arrive, portant une gouttière.)

GEORGE.

Voici du plomb. Si tu ajustes seulement avec la moitié, aucun n’échappera pour aller dire à Sa Majesté ; « Sire, nous avons mal réussi. »

LERSE. Il en coupe une partie.

Voici un bon morceau.

GEORGE.

Que la pluie se cherche un autre chemin ! Je n’en suis pas en peine. Un brave cavalier et une bonne pluie se font partout passage.

LERSE. Il verse.

Tiens la cuiller. (Il s’approche de la fenêtre.) Voilà un de ces Impériaux qui se promène avec son arquebuse ; ils croient que nous avons épuisé nos munitions. Il va tâter de la balle, toute chaude, comme elle sort du poêlon. (Il charge.)

GEORGE, posant la cuiller.

Laisse-moi voir !