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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/229

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LERSE. Il tire.

Le moineau est à bas.

GEORGE. (Ils fondent des balles.)

C’est lui qui venait de tirer sur moi, comme je sortais par la lucarne et voulais enlever la gouttière. Il a frappé un pigeon, qui était posé assez près de moi ; le pigeon est tombé dans la gouttière ; j’ai remercié l’homme de ce rôti, et je suis rentré avec mon double butin.

LERSE.

Maintenant nous allons charger à souhait, et tourner dans tout le château pour mériter notre dîner. (Entre Gœtz)

GŒTZ.

Reste ici, Lerse. J’ai à te parler. Toi, George, je ne veux pas t’empêcher de poursuivre ta chasse. (George sort.) Ils m’offrent une capitulation.

LERSE.

J’irai auprès d’eux savoir ce que c’est.

GŒTZ.

Ce sera de me rendre, sous condition, dans une prison de chevalier.

LERSE.

C’est ne rien obtenir. Mais que faire, s’ils nous accordaient la libre sortie, puisque vous n’attendez de Sickingen aucun secours ? Nous cacherions l’or et l’argent en lieu où nulle baguette divinatoire ne pourrait les trouver, nous leur laisserions le château, et nous en sortirions honorablement.

GŒTZ.

Ils ne le souffriront pas.

LERSE.

Il ne s’agit que d’essayer. Demandons un sauf-conduit, et je sortirai. (Ils sortent.)

Une salle.

GŒTZ, ÉLISABETH, GEORGE, SOLDATS, à table.

C’est ainsi que le danger nous rassemble. Régalez-vous, mes amis. N’oubliez pas de boire ! La bouteille est vide ! Encore une, chère femme. (Élisabeth hausse les épaules.) N’y en a-t-il plus ?